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Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 5,4% au Royaume-Uni en 2023

Le Royaume-Uni a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 5,4% en 2023 par rapport à l'année précédente, et de plus de moitié depuis l'année de référence 1990, selon des statistiques provisoires officielles publiées jeudi.

AFP
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Les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire britannique, dont l'accumulation dans l'atmosphère conduit au réchauffement climatique, se sont élevées à 384,2 millions de tonnes équivalent CO2 (MtCO2e) en 2023, selon les chiffres du ministère de la Sécurité énergétique et de la neutralité carbone.

La baisse par rapport à l'année précédente s'explique selon le gouvernement par la réduction du recours au gaz dans la production d'électricité, ainsi qu'une réduction de la demande de chauffage s'expliquant par la hausse des prix, notamment de l'énergie. Les émissions de CO2 ont quant à elles baissé de 6,6% en 2023 par rapport à 2022, de 49,8% par rapport à 1990. Le total des gaz à effet de serre a baissé de 52,7% depuis 1990.

Lors de la publication en février des statistiques définitives pour 2022, le gouvernement avait fait valoir que le Royaume-Uni était la première économie majeure à diminuer de moitié ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, année de référence. "Cette nouvelle baisse de nos émissions suit la réussite du Royaume-Uni, qui est devenue la première grande économie à réduire de moitié ses émissions", s'est félicitée jeudi la ministre de la Sécurité énergétique Claire Coutinho. "Nous avons fait tout cela tout en faisant croître notre économie de 80%, en protégeant les familles face à des coûts qui ne sont pas nécessaires", a-t-elle ajouté.

"Ne nous leurrons pas"

Le Premier ministre Rishi Sunak avait annoncé en septembre dernier le report à 2035 de l'interdiction de la vente de voitures thermiques neuves au Royaume-Uni et celle des chaudières au fioul, GPL ou charbon, pour "donner plus de temps" selon lui aux Britanniques dans un contexte de crise du coût de la vie. "Toute baisse des émissions du Royaume-Uni est tout à fait nécessaire, mais ne nous leurrons pas dans l'idée que nous serions en voie de remplir nos obligations internationales (...) d'ici 2030", a réagi Doug Parr, de Greenpeace Royaume-Uni. "Les émissions des bâtiments et transports restent obstinément élevées et le gouvernement n'a pas encore de politique en place pour mener à bien les réductions nécessaires pour la planète ou pour tenir nos promesses internationales".

Le gouvernement britannique, qui vise la neutralité carbone à l'horizon 2050, avait en outre été conspué par les défenseurs de l'environnement pour avoir décidé d'accorder de nouvelles licences d'exploration pétrolières et gazières en Mer du Nord.

Fin janvier, l'organisme indépendant chargé de conseiller le gouvernement l'a exhorté à accélérer dans la lutte contre le réchauffement climatique après la COP28, s'inquiétant des "messages contradictoires" envoyés par l'exécutif.

L'Allemagne a réduit de 9,8% ses émissions par rapport à 2022 (avec 673 MtCO2e en 2023 selon le bilan du groupe d'experts Agora Energiewende), la France de 4,8%, selon le gouvernement.

La France a baissé d'environ 29% ses émissions par rapport à 1990, l'Allemagne, qui partait de plus loin, de 46%. Au niveau mondial, les émissions de gaz à effet de serre doivent chuter de 43% d'ici 2030 par rapport à 2019 pour espérer tenir la limite de 1,5°C fixée par l'accord de Paris, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Ces émissions mondiales doivent aussi atteindre un pic d'ici à 2025.

Mais selon les dernières données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie ont progressé de 1,1% en 2023 pour atteindre un niveau record.

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